Poème interdit: "Toujours"

Publié le par perdy

 

 

A l’âge de trois mois, je vénérais le sein

D’une mère si aimante et qui me dorlotait.

Et lorsque je suçais, je me sentais si bien…

Que j’en faisais de rots… Roter, toujours roter !

 

A l’âge de treize ans, j’entrai dans un tabac

Et j’osai acheter de quoi m’intoxiquer.

La cigarette au bec, je jouais les gros bras,

Impressionnant les filles… Fumer, toujours fumer !

 

A l’âge de vingt ans, la nature parlant,

Je voulus que mon sexe soit des plus renommés.

J’avais une érection plus grosse qu’un éléphant,

Engrossant les femelles… Baiser, toujours baiser.

 

A l’âge de trente ans, sorti des épousailles,

Je devais avaler tous des plats surgelés.

Ma femme avait horreur de toute victuaille

Et je pris des kilos… Manger, toujours manger.

 

Touchant la cinquantaine, je pris de l’embonpoint

Mais je disais partout que j’étais ballonné.

Aussi quand une odeur nous chatouillait le nez,

Les gens me regardaient : Péter, toujours péter.

 

Quelques années plus tard, souffrant de la prostate,

Je passais des journées, assis sur les WC.

Je sortais mon zizi comme un vieil automate,

N’ayant qu’une seule idée… Pisser, toujours pisser.

 

A la fin de ma vie, je suis un vieux gateux

Et on me met des couches pour bien me protéger.

Et j’envie bien celui qui se dit constipé :

Car c’est insupportable : Crotter,  toujours crotter.

Publié dans Poèmes interdits

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